Des parlementaires français, dont des membres du parti d'Emmanuel Macron, cherchent à déposer un projet de loi visant à légaliser la distribution et la consommation de cannabis, une initiative qui, selon les experts gouvernementaux, pourrait rapporter jusqu'à 2,8 milliards d'euros en recettes fiscales annuelles supplémentaires.

Le groupe, qui comprend cinq députés du parti au pouvoir, La République en Marche, a déclaré jeudi que " la création d'un monopole pour la production et la vente de cannabis par la création d'une société nationale[...], va réguler la production et les ventes tout en contrôlant la consommation ".

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L'initiative législative intervient au moment où le Conseil d'analyse économique, qui conseille le Premier ministre français sur les politiques économiques, publie un rapport recommandant au gouvernement de créer un "monopole public de la production et de la distribution du cannabis".

Source : http://www.prechi-precha.fr/position-demmanuel-macron-cannabis/

"Le système d'interdiction promu par la France depuis 50 ans est un échec, selon le rapport.

La France a l'un des taux de dépistage du cannabis les plus élevés d'Europe. En 2016, 41,1 % des personnes âgées de 15 à 64 ans en avaient déjà consommé au moins une fois dans leur vie, soit plus du double de la moyenne européenne de 18,9 %, selon l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies.

Selon le rapport du Conseil d'analyse économique, une légalisation "strictement supervisée" du cannabis permettrait au gouvernement de lutter contre la criminalité organisée, tout en restreignant l'accès des mineurs et en développant un secteur économique créateur d'emplois et de recettes fiscales.

Bien que la recommandation émane d'une unité gouvernementale dirigée par Philippe Martin, qui a conseillé M. Macron sur son programme économique pendant sa campagne présidentielle, la perspective d'une légalisation complète du cannabis en France reste lointaine.

La ministre française des Transports, Elisabeth Borne, a déclaré jeudi que la France ne légaliserait pas le cannabis à usage récréatif, mais qu'elle pourrait envisager d'autoriser son usage médical.

"La position de l'Etat français est claire", a déclaré Mme Borne à la télévision de LCI. "Nous sommes contre la légalisation du cannabis à des fins récréatives. Il y a une discussion en cours sur l'utilisation médicale."

Ces dernières années, la France a assoupli sa position sur le cannabis, qui est autorisé à des fins médicales depuis 2014. Jusqu'à récemment, les consommateurs de cannabis en infraction étaient passibles d'amendes de 3 750 euros et de peines d'emprisonnement d'un an.

Toutefois, M. Macron a fait campagne en faveur d'une dépénalisation partielle afin de libérer le temps de la police pour se concentrer sur les crimes plus graves et de rapprocher la France de ses voisins comme la Belgique, le Luxembourg et la Suisse. Suite à la nouvelle réglementation entrée en vigueur en France en 2018, les personnes trouvées en possession de cannabis pour usage personnel se voient infliger une amende de 150 à 200 euros.

Une décision de la France de légaliser le cannabis ferait suite à l'Uruguay et au Canada, où un nouveau régime réglementaire est entré en vigueur en octobre et a légalisé l'usage récréatif de la marijuana. En vertu de la nouvelle loi, les Canadiens peuvent acheter du cannabis auprès d'organismes de réglementation ou de producteurs titulaires d'une licence fédérale ainsi que posséder et partager avec d'autres adultes jusqu'à 30 grammes en public, en plus de cultiver jusqu'à quatre plantes à la maison pour usage personnel. Certains États américains ont légalisé le cannabis à des fins médicales ou récréatives. Cependant, il est prouvé que le cannabis, en particulier sous des formes très puissantes comme la mouffette, peut déclencher des maladies mentales, y compris la schizophrénie.